On ne devient pas artisan du jour au lendemain. Avant d’écouter le bois, j’ai longtemps écouté les systèmes, les projets, les équipes. J’ai travaillé dans l’univers de l’informatique, de la gestion de services, de la pédagogie, du conseil. Tout allait vite, trop vite parfois. Jusqu’au besoin de ralentir, de comprendre autrement, de sentir. Boisdelene est né de ce changement de cap et d’un désir fort de renouer avec la matière, le geste, le temps long. Apprendre à fabriquer, me former, recommencer, échouer, refaire, comprendre avec les mains.
Ce n’est pas qu’un changement de métier, c’est une reconversion de regard.
J’ai voulu retrouver du sens dans ce que je faisais, du concret dans ce que je touchais. Le bois s’est imposé, avec ses textures, ses silences, ses exigences. Aujourd’hui, chaque réalisation est une exploration. Je conçois et fabrique dans mon atelier à Douai, à partir de matériaux naturels — bois massif (chêne, frêne), corde danoise, finitions simples et soignées. Le tout dans une démarche sobre, attentive et respectueuse.
Je continue à exercer mon activité de formation dans le domaine de la gestion de projet. Loin d’être opposées, ces deux voies se complètent : l’une structure le temps et l’action, l’autre sculpte la matière et le geste. Chaque activité inspire l’autre. La rigueur d’un plan devient utile à la fabrication d’un meuble. La lenteur d’un ponçage m’enseigne l’écoute et la posture nécessaires en formation. C’est cet équilibre que je cultive aujourd’hui, entre transmission et création.